Ecritures balades dans l'Aveyron à Peyrebrune

DE LA HARPE DES MOTS NAISSENT EN CHACUN DE NOUS DES SONORITES INCONNUES .
Rien ne presse ,tout peut recommencer autrement :je suis sorti de moi-même sur les hauteurs de Peyrebrune.
Les participants de ce stage m'ont signifié un appel vers le large par le pépiement des mots qui est mise en commun et invention d'une vie peut-être autre.L'alchimie écrite fait naître un nouveau monde en chacun.Un ciel immense sur un plateau de forêts de hêtres. Là-haut on voit tout : le LEVEZOU en occitan.Cet atelier d'écriture est une chorale à plusieurs voix qui change mon pas et ma vie à venir.C'est la fin des ressassements .Une ouverture vers d'autres ensoleillements.
GP , 6 août 2022.
TEMPS ARRETÉ , TEMPS RETROUVÉ
Cette semaine, entre parenthèses, a le goût du temps arrêté .
Plongée dans la nature, plongée dans le groupe, plongée dans le temps qui s’est dissous.
J’ai vogué sur la vague qui m’emportait, me déconnectait.
J’ai vogué sur le flôt des bonheurs partagés, des écritures poétiques, des émotions spontanées,
des couleurs eclatantes .
J’ai aimé marcher sur les collines vagabondes
J’ai aimé rire, rêver, respirer, écouter, chanter, clamer, danser, brunir, Vivre !
J’ai vécu pleinement les moments, les instants, les espaces, les silences, les contemplations,
les exhuberances.
J’ai retrouvé le temps !
Le temps de vérité !
Le temps juste!
Le temps éternel !
Le temps que rien ne presse ....! ☘
Ingrid CERDAN

Claudine LECLERC
MINA
Mina , jolie fille au teint hâlé, sa longue chevelure auburn, ses petites petites oreilles parées de grands anneaux d’or, ses lèvres
gourmandes; ses magnifiques yeux verts, tout fascine chez Mina.
Son dos bien droit lui confère un air de reine, reine de la nature.
Elle est guérisseuse et même un peu sorcière.
A la belle saison, vêtue de sa longue jupe noire et de son pull rouge, ses journées sont dédiées à glaner, herbes médicinales, baies, feuilles.
Ses longues jambes musclées lui permettent de parcourir des kilomètres à travers champs et forêts.
De ses bras robustes, elle ramène des paniers pleins de sa fructueuse récolte, dans sa chaumière à l’orée du bois.
Le soir, son travail n’est pas terminé, elle étale amoureusement sa fructueuse récolte sur des clayettes de châtaignier, dans une pièce
bien aérée.
Jolie Bourrache bleue tu seras une huile miraculeuse pour rajeunir les peaux fatiguées et ridées, petit plantain lancéolé, tu calmeras les
piqures de moustiques, bouillon blanc au belles fleurs jaunes , en tisane, soulagera l’asthme, quant à toi le grand pin, ta résine
additionnée de miel fera un excellent remède contre la coqueluche.
Joli muguet de cheval tu apaiseras les hémorroïdes du vieux Marcel.
La récolte doit être parfaitement sèche. Une fois l’hiver venu, elle fait macérer, pile, écrase, dilue.
Les trésors que la nature lui a offerts se transforment alors en :
Elixir, onguent, poudre, baume, sirop.
Les villageois qui connaissent ses dons de guérisseuse lui font confiance.
Ils viennent faire soigner leurs bobos.
Elle panse, masse les peaux rugueuses, impose ses mains douces, prescrit quelques pilules, fait absorber quelques potions.
Après ses longues journées harassantes, elle aime retrouver la solitude de sa chaumière.
Accompagnée de sa fidèle harpe, elle chante des odes de sa composition, à la terre mère.
Elle adore sculpter la terre de ses doigts agiles, les animaux croisés au détour des chemins.
Le soir venu, dans l’herbe odorante; allongée, elle contemple la voute céleste.
Méditation du soir.
Absorbée, engloutie, happée par la vastitude, Mina n’existe plus, il n’ya plus que le ciel.
Le grand tout.
Demain, Mina redeviendra guérisseuse, sorcière, amoureuse de la vie.
Michel RIMAUD
Sortie à la voile du printemps
Françoise PRAX
Les gens de la mer
C était 1 ancien pêcheur, très bon mécanicien. Il arpentait souvent les quais de mon village préféré. Il portait 1 tricot rayé bleu et blanc, toujours le même. Il n avait jamais froid. Été comme hiver, il était vêtu léger. Il était très reconnaissable car il boitait 1 peu. Il avait 1 jambe plus courte, et avait ce petit dehanchement qui ne le perturbait pas plus que cela. Mon père le croisait fréquemment et il avait l habitude de monter sur le «Gin Fizz», notre petit voilier sans voile. Mon père avait réalisé son rêve de naviguer sur la mer dans la baie de Cassis. Le temps lui manquait et il n avait pas pu apprendre à faire de la voile. Donc, nous naviguions au moteur. Frédéric, le mécanicien de bateau vérifiait le moteur chaque fois que nous avions décidé de partir en mer. Mon père qui avait sympathisé avec Frédéric, lui demandait toujours la météo. Et l ancien pêcheur ne se trompait jamais. Il faisait presque parti de la famille, et nous étions très heureux quand il nous affirmait que tout était OK. Ça y est, c est le départ !! On allait passé 1 bonne journée sur le bateau !! Nous avions juste 1 peu peur, les trois enfants de passer à côté du rocher pointu, triangulaire, à l aplomb de la falaise rouge, qui se nommait «la pieuvre». Frédéric nous avait indiqué l endroit précis, et j imaginais à l époque, d énormes et immenses créatures logeant à la base de ce rocher, dans le bleu sombre presque noir de la mer.
Gérard PERRIER
VOILE, POESIE, MUSIQUE sur le « KYORA » .
NAVIGATION COUCHER DE SOLEIL –PLEINE LUNE DIMANCHE 15 MAI 2022.
Du port de SAINT MANDRIER en face du port de TOULON jusqu'au cap Brun à l’EST de Toulon ( de 14h à 22h ,avec huit amoureuses et amoureux des
rencontres littéraires avec lecture à voix haute,celle qui fait s’envoler les mots.)
A bord d’un voilier de 13 m dont le capitaine GEO a 40 ans d’expérience de
navigation .
Organisé par FLORENCE GUICHARD fondatrice et animatrice de l’ATELIER D’ECRITURE de l’association LES BALADANTES
(https://www.lesbaladantes.com/ ).
1-A PARTIR D’UN POEME DE BAUDELAIRE : « Homme libre toujours tu chériras la mer ».
Le thème d’ écriture : LA MER CE N’EST PAS SEULEMENT…
La mer ce n’est pas seulement l’eau , ce sont des histoires :
celles de l’immensité, celles de l’horizon à l’infini
Celle d’une ligne mystérieuse où tant et tant de marins sont passés.
Celle des effondrements géologiques entre les continents et autres
formations calcaires de Provence , voici des millions d’années en
Méditerranée, mer au milieu des terres, mer coupure et trait d’union
ensemble.
On ne finira jamais de méditer sur la mer , celle des rêves ,celle des arrivées
et des départs ,
2
Mer des oublis et des recommencements comme toutes les mers, dessinant
sur le globe terrestre la carte des eaux mouvantes, celles des chœurs des
peuples frères.
2/ « Je cueillerai la mer et je te l’offrirai… » (Au creux d’un coquillage…)
Au creux d’un coquillage , mes lèvres ouvertes disent des sons amoureux,
Ceux du Taj Mahal pas loin du Gange, là ce palais moghol de
Shah Jahan à la mémoire de son épouse Mumtaz Mahal, où l’amour fut plus
intense que le loi du clan.
Au creux d’un coquillage, je te dis ce qui compte plus que tout.
Ni bijoux, ni palais, ni fortune ne sont au rendez –vous dans ce coquillage
oublié sur le passage des vents.
Dans ce coquillage on trouve les mots qui sauvent de la banalité , des ruses
et de la mort.
3/Les gens de la mer (portait descriptif).
Tous mes ancêtres paternels furent des marins militaires basés à Toulon.
Justement là où nous naviguons.
Mon grand père, PAUL PERRIER, que je n’ai connu que par la transmission de
son fils, MARCEL, mon père, était un marin singulier. Il était musicien de la
Musique des Equipages de la Flotte , avec un instrument à vent de grande
taille ,le soubassophone ,apparenté au tuba contrebasse. PAUL, disait son
épouse ma grand-mère Baptistine que j’ai connue, « ne passait pas par la
porte » à cause de sa haute taille. Il faut dire enfin que cette lignée paternelle
était faite d’agriculteurs modestes, originaires des environs de RONCHAMP,
en Haute -Saône (FRANCHE COMTE, région frontalière de la Suisse et très
voisine de l’Allemagne) jusqu’à la fin du 18 ème siècle. Un François PERRIER, fut
contrôleur de la teneur en cuivre des monnaies du Roi, employé par la Ferme
3
Royale de Ronchamp-pouvoir régalien de l’Etat de battre monnaie-
.l’administration fiscale d’alors…et mon fils est inspecteur des Impôts !
Il quitta sa région natale en 1801,on ignore pourquoi, et s’établit à Toulon
Son fils devint Lieutenant des Douanes dans l’île de Porquerolles. (recherches
de Marcel mon père vers la fin de sa vie dans les registres paroissiaux puis
d’Etat Civil avec l’aide d’associations spécialisées ).Un Perrier fut chevalier de
la Légion d’Honneur sous le Second Empire (1852-1860).
Paul Perrier donc (né en 1880 à Toulon , décédé seul , près de Gap en
1935,dans la famille de Baptistine ,son épouse, originaire du Champsaur dont
il restaurait la peinture des murs d’une de leurs maisons. Je l’ai vue : Marcel
me la montra, près du hameau de Chauvet à 1 km sous le col Bayard .
Cet homme n’a pas le regard d’un baroudeur sur les photos , mais celui d’un
artiste mélancolique. Un rêveur peu bavard disait mon père, habitué comme
il l’était aux longs sillages d’écume de l’étrave du bateau solitaire à travers les
mers lointaines de l’empire colonial français d’alors.
Qu’ai –je hérité de cet homme sensible , timide ? Ce sont ses parents, son
père , sous officier de la Marine qui lui trouvèrent épouse, ma grand-mère
Baptistine ,femme pauvre ,orpheline, bonne à tout faire du curé du quartier à
l’âge de 8 ans , chez le chanoine Bouisson, dans son quartier du Forgentier à
Toulon ,pas loin de là où je naquis. A quoi pensait Paul sous les grandes
voiles des frégates royales ? Lui qui démissionna de la Marine car il devait
repartir en mer pour deux années de navigation alors qu’il venait d’arriver à
bon port… il erra au chômage puis mourut sur les hauteurs de Gap.
Sa musique ne fut pas qu’une rineban belle des marches militaires. Liée au
balancement des flots ,au sel des vents, aux harmonies languissantes des
chaleurs équatoriales .Celles que j’ai connues sur les côtes de Guyane en
pensant à ce vagabond marin en uniforme, mon grand père !
4/ UN SILENCE SE FIT SUR LE DECLIN DU JOUR..
Ce fut un moment exceptionnel : la mise en commun des écritures de ce que chacun est au fond de lui-même.
Paroles poétiques de cet atelier animé par Florence sur le bateau de Georges.
Atelier kasala
Quand l'autolouange fait beaucoup de bien...en bord de mer
Pour Anne Marie Cadiou, de la part de Céline Gicquel
"Mon vieux Gérard"
Perrier mon compère
Les collègues
Les camarades du bahut
Les mômes
Tu vas leur manquer, c’est sûr.
Les voilà privés de ta grande carcasse.
De tes mains de forgeron, ballantes puis sculptant l’air autour de tes paroles.
De tes bouclettes d’adolescent si déraisonnables,
sur ta tête dorénavant officiellement chenue.
Ami Gérard eux se croient un peu orphelins.
Mais savent-ils combien tu vas l’être ?
Moi, je le devine.
Je veux en témoigner au moment où tu tournes la dernière page de ce cahier à plein temps.
On n’est pas enseignant autant que tu l’es sans conséquences.
Te voilà
bêta.
Tout plein de cals et de faux plis
dans les muscles de l’esprit.
Tu n’es pas indemne.
Enseigner c’était aussi de l’amour, non ?
Je l’ai vu.
Là –bas, je l’ai vu dans ce collège où tu m’as fait venir
A l’orée de la forêt,
près du très grand fleuve.
Les belles personnes n’avaient pas prévu que j’y passe quoiqu’il soit en face du beau lycée où j’étais attendu
Comme le font les ministres en Guyane ;
dans les drapeaux de notre belle patrie républicaine
mais aussi dans la morgue quasi raciste de l’hypocrisie de classe des sociétés nées de la colonisation.
Bon sang Gérard, quelle belle idée !
Ça c’est bien toi !
Le collège c’était celui qui accueillait les enfants du fleuve Maroni.
C’est bien ça n’est-ce pas ?
Petites bouilles si joliment foncées
Les dents du sourire couraient comme des vagues dans leurs rangs respectueusement formés pour saluer l’important tricolore que j’étais alors.
C’était ton cadeau aux petits pour leur dire que la France est à tous ses enfants.
Merci Gérard de m’avoir donné l’occasion de ce moment inspiré.
Tu étais si sérieux !
Ta grande figure était au garde à vous devant ton copain dans le moment où celui-ci représentait bien plus que lui-même, grand comme ce à quoi tu crois le plus : l’égalité de dignité de nos petits, leurs droits communs.
Dans la cour pelée du collège, on a fait le tour des préfabriqués comme on aurait fait un défilé à l’arc de triomphe !
Et maintenant tu écoutes ce message et tu vois dans tes yeux du dedans le grand fleuve qui coule avec cette force immense qui ne se connaît pas.
Tu penses aux terres vierges sans mémoire et pour cela si inhumaines.
Le maître réapparaît dans la nostalgie du broussard.
Il sait qu’on commence en pensant
Et que cela s’apprend.
On t’embrasse pour cela et pour le reste tout autant.
A bientôt professeur ! »
Cadeau de Florence Guichard à Jean-François Lafay
Jean-François, loyal citoyen de la cité phocéenne, comme Gyptis et Protis, il a été fidèle à son premier amour pendant un séjour peu lumineux dans la capitale. La Méditerranée l'appelait au quotidien, enfant guettant chaque matin un bout de bleu dans le ciel grisâtre.
A 15 ans son rêve est devenu réalité et c'est « palmes aux pieds » qu'il s'est lancé, à Marseille dans la plongée libre, de plus en plus en plus profondément jusqu'à atteindre les abysses inexplorées, cable à la main, réplique du Grand Bleu.
La branche maternelle assouvie, famille de grands marins épris de liberté, il lui restait à entretenir entre deux cours de yoga les vignes paternelles, goûtant à chaque l'automne les délices du nectar familial.
Homme d'esprit au talent littéraire, auréolé de discrétion, Jean-François est un motard qui tient joliment sa route.


GERARD PERRIER
Je suis la voix de la mer
Elle raconte les histoires inconnues des marins d'autrefois et les cris des enfants aujourd'hui.
Et que dire des reflets des étoiles balancés par la houle
La mer caresse tous les rivages
Quelles que soient les langues,la couleur e peau,les civilisations des riverains
La voix de la mer est une invite aux dépassements de tous les interdits
Par la nature une louange pour l'humanité fraternelle.
(suite)
La mer dans l'attente du mirage d'un horizon sans limite
la mer recommence à vivre sans savoir où elle va,là où sourit le soleil levant comme au couchant
La mer ressasse-t-elle?
Carpe diem.Cueillir l'instant .Le contraire des modes consommatrices dominantes.
Mer je glisse des souffles près des oreilles des humains*quand surgissent les interrogations gratuites sans réponse autre que le bonheur de pouvoir remonter et redescendre vers les grands fonds quand la lumière de surface disparaitµ
Mon immense surface mouvante raconte des histoires de guerres et d'amours anonymes
Je suis la mer de tous les imaginaires.
je suis la mer de l'éternité.
Cadeau de Gérard PERRIER à ODILE AYMERIC
Portrait d'une fée humaniste.
Elle a passé sa vie à aider les handicapés
Elle vient d'une famille de Luca en Toscane.Ecouter les autres pour trouver avec eux les chemins de sortie de leur relégation.
Odile aime la beauté ,les arts,les voyages.Indépendante,elle aime la vie.A tel point qu'elle parvient à mettre debout ceux qui ne peuvent plus se relever.Oui Odile est une fée !
Je suis la mer méditerranée ,ma couleur bleue scintille!
Atelier d'écriture autour de Christiane Singer
La conscience créative
Je l ai dessiné sur du papier recyclé car j'aime bien sa texture
Françoise PRAX
Atelier d'écriture sur la puissance d'être née Femme
Merci à Eva Lebrun d'avoir participé à cet atelier à la Cité Audacieuse à Paris
Liste de femmes qui m’ont inspirée dans ma vie
Ma mère, Isabelle, pour son amour et son optimisme infaillible.
Ma sœur, Stéphanie, pour sa persévérance et sa réussite (principalement professionnelle).
Typhaine D pour son esprit. Son cerveau fonctionne d’une façon absolument magnifique et sa soif de savoir et de compassion me touche toujours. Son intelligence m’émeut.
Simone Veil pour son héritage. Ma vie ne serait pas la même sans elle. Le monde ne serait pas le même sans elle. Elle a laissé sa trace et on ne lui doit que des mercis.
Coline pour son intelligence également mais surtout pour son courage contre la maladie qui aurait pu l’emporter à de maintes reprises mais qu’elle a toujours su combattre.
Michelle Bachelet, ex-présidente du Chili, pour avoir réussi à gouverner un pays très macho.
Anne-Cécile, présidente de la Fondation des Femmes, pour son espoir qu’elle semble ne pas perdre malgré tout ce qu’elle sait sur ce monde.
Wiana Buisson, une professeure que j’ai eue qui m’a fait comprendre qu’on pouvait faire sa carrière dans le milieu associatif et qui m’a aidé à débloquer ma vocation.
Cléopâtre pour sa stratégie même si elle a été réécrite par des historiens comme un objet sexuel comme si elle n’avait pas été une merveilleuse leadeuse.
Daenerys Targaryen pour son ambition
Wonder Woman pour sa foi en l’humanité
Nairobi pour sa folie
La femme (comme si elle était unique), a beaucoup de qualités qui lui sont presque propres. Certes, certains hommes peuvent les cultiver également mais à mon sens c’est beaucoup plus dur de les acquérir lorsqu’on a été élevé toute sa vie en tant qu’homme.
Je reconnais en la femme une humanité qu’on ne voit nulle part ailleurs. Par humanité j’entends l’inverse d’animosité. L’humanité, dans sa forme la plus pure, est faite de lumière. Lumière composée à part égale de bienveillance et de savoirs. Après tout l’humain se positionne au-dessus de tout autre espèce grâce à sa capacité de réflexion. Il est le seul à avoir l’intelligence de cuisiner par exemple. Il valorise le savoir et sa transmission puisqu’il a créé des écoles uniquement pour ça. La femme a une soif de savoir insatiable. Jamais satisfaite, elle ne s’arrête jamais de vouloir en découvrir plus. Toujours plus.
L’autre part indissociable de l’humanité est sa bienveillance. Là où les animaux s’entretuent et se déchirent, l’humain a la capacité de communiquer et de régler les problèmes de manière non violente. Ici aussi, le fait d’être élevée comme femme encourage la culture de cette gentillesse qui, loin d’être innée, doit s’apprendre. Là où les hommes n’apprennent pas à mettre des mots sur leurs sentiments et ont tendance à régler leurs problèmes en se mettant dessus (si vous me permettez l’expression), les femmes cherchent à arranger la situation. Peut-être est-ce aussi lié à un amour plus présent chez un sexe que l’autre. La femme est élevée dans le but de rendre les autres heureux et elle cultive donc espoir pour tout ce qui n’est pas elle. L’optimisme la caractérise et on peut la reconnaître dans tous les mouvements qui ont fait bouger le monde. Elle a foi en les autres et le futur. Elle ne baisse pas les bras et persévère parce que c’est ce qu’on lui a appris. Elle voit le bien même s’il est parfois difficile à trouver. Ce qui demande un courage presque surhumain pour moi. C’est difficile de voir la pénombre continuelle et de rester persuadée que si on avance encore un peu, il y aura la lumière au bout du tunnel. Les femmes portent le poids de l’espoir du monde sur leurs épaules.
Enfin, j’aimerais saluer les femmes pour leur ambition. Absolument tout dans le monde leur apprend à baisser les bras et à se contenter de leur statut d’objet reproducteur mais la plupart d’entre elles parviennent tout de même à être et à faire tellement plus. Les hommes et le patriarcat essaient de nous faire internaliser ces règles depuis la nuit des temps et pourtant on continue à trouver des leadeuses, des êtres d’exception partout où on pose les yeux. Quelle force. Quelle folie. Quel palmarès de victoires à notre actif collectif. Quel honneur de faire partie du sexe indomptable.
Être femme, aussi dur que ça puisse paraître,
Aussi dangereux que ça puisse sembler,
Ça vaut la peine.
Je te promets.
Nulle part,
Non nulle part,
Vous ne trouverez plus lumineux qu’elle,
Au travers de l’adversité,
Elle sait trouver les mots,
Être l’épaule sur laquelle pleurer,
Sentir tous les non-dits.
Sans même avoir à parler.
Être femme, c’est aimer.
A quoi bon être là,
Si ce n’est pour ça.
Atelier autobiographie
Cette femme
Vieux quartier dans une maison isolée
cette femme sera celle assise
sous le figuier au tronc noueux
Tâches de lumières offertes
à ses mains posées sur les genoux
les feuilles dorées de l’arbre
dansent leurs mélopées
Toute proche dame tortue
randonneuse silencieuse
par les méandres de son parcours
invite à la rêverie
Sous la peau fébriles les nervures bleues
Bruissement des cellules sous le vent qui s’éveille
Point de mire vers le lointain, l’espace s’agrandit
Moucharabieh sur la terrasse
Le ciel découpe l’horizon
en architecture ocre azur
Vrombrissement d’une moto qui s’impatiente
Le temps se distant
Voix d’enfants à la sortie d’école
ou rires d’hirondelles printanières ?
Cette femme sera présent immobile
Wahiba Bayoudia
Voile et écriture
Ecritures au fil des vagues par DONATIENNE
1)
Mer. Immensité ressourcement
Joie d une liberté de mouvement retrouvé, sensation de bercement
Infini et tout
Beauté appartenance
camaïeu de bleue et de lumière.
Départ
2) Nous habitions à la mitre, très jeune avec mes frères et sœurs nous descendions seuls à la plage militaire. J adore cette crique, ce rocher à forme étrange qui me paraissait immense et qui a pris des dimensions plus raisonnables avec le temps. A l’époque il y avait un radeau amarré, nous faisions la course pour y arriver le premier à la nage, les plus âgés surveillaient les plus jeunes. Nous adorions trouver des merveilles au fond à indiquer, à montrer aux autres. Souvent nous allions plus loin pour faire les concours de plongeons.
3) Celui qui se réveille au son des mouettes qui accompagnent les pêcheurs au matin, celui qui traverse l univers pour se retrouver lui enfin dans la gratitude, celui qui affronte la tempête comme une vengeance de son enfance, celui qui veille en haut du phare au cœur de la tempête, celui qui aperçoit à l horizon le fanal de son port de naissance, celle qui se lance dans l aventure du grand large avec son seul courage et sa joie de vivre, celle qui prend la mer pour pêcher au petit matin frileux, celui qui scrute l’horizon à la recherche de son amie, celui qui rencontre une pieuvre et devient son ami,
Celui qui crée des ponts entre des mondes que l océan séparé.
4) Celui qui traverse l univers pour se retrouver lui enfin dans la gratitude
Une grande crinière blonde mal peignée sous un un bonnet en laine, des yeux bleus océans adoucissant la sévérité du regard farouche ce celui qui veut aller plus loin,
Dans son for intérieur la recherche d un ailleurs d un monde moins cruel et stupide qui se réveille et se lève pour dire non sans colère sans ressentiment juste une volonté exprimée.
Il sentait bien que quelque chose avait changé, sa colère avait changé de couleur, de noire au départ. Elle avait viré au rouge sang avec des envies de vengeance et là devant l immensité il la sentait prendre des nuances violettes et dorées , il avait du mal à se rappeler ce qui l avait tant blessé. En fait n’était ce pas lui même qui s était fait cette blessure au fer rouge tout seul. Ne l’avait il pas entretenue jusqu’à cet îlot de verdure perdu dans l océan où la vie bruissait; les insectes et les oiseaux chantaient des mélodies harmonieuses, l’ air empli de vibrations. Tout à coup il sentait la douceur de l’air emplir ses poumons et dissoudre peu à peu son magma intérieur . Et tout à coup une vague de gratitude pour ce coup de tête qui lui avait fait prendre la mer mais aussi la mesure que sans ces événements, il n aurait probablement jamais su de quoi il était capable dans la tempête comme dans la petole la plus désespérante et là il touchait au but. Enfin il voyait le cadeau de la vie.
5)Au bord de la Méditerranée, au printemps se rassemblent les petites ecuillettes , elles sont si petites que personne ne les voit, mais elles viennent écouter le bruissement du monde pour en rendre compte au cœur profondeurs.
6)
Être libre toujours tu chériras la mer
La mer est un maître
Son enseignement est à différents niveaux
Toujours elle t’apprend sur toi et sur la vie
Regarde là chéries là et tu comprendras davantage sur la vie et sur toi
Les erreurs parfois sont amères les joies immenses et douces
La mer avec sa vastitude t ouvre des horizons insoupçonnés
Au delà et en dedans de toi.
Créer un nouveau monde
MON UTOPIE DU JOUR
à la tortue Modestine
et aux passantes
de l'atelier d'écriture Utopie
Connaissez-vous l'île de Modestine ?
Elle ne fait pas de bruit et croit
aux traversées obstinées dans le vert.
Peut-on dire qu'elle règne ? À la rigueur,
mais en toute discrétion,
ou bien alors
si régner se fait en s'écrasant
comme le chien Fiore
au beau milieu de la sieste méridienne.
L'île de Modestine est prospère à souhait
pour qui savoure les feuilles sans peur d'en manquer.
À l'heure où j'écris ces lignes,
les habitants de l'île sont
dix femmes et un homme, un chien, une tortue
sans oublier la cohorte des invisibles
qui accompagnent l'atelier jusqu'au soleil du couchant.
Mais il peut arriver qu'ils deviennent
dix tortues et un chien, ou dix hommes et une femme etc...
L'essentiel pour eux est
qu'ils désapprennent à compter
en méditant sous carapace ou en faisant des roulés-boulés.
Les habitants de l'île de Modestine
ont établi une constitution, à force de dur labeur
entre les feuillages et les saisons,
mais le jour où ils l'ont achevée, un coup de vent
séditieux a emporté tous les feuillets, tous les articles
dans la mer qui entoure l'île.
Les commentateurs aguerris doutent que l'île de Modestine
puisse tenir longtemps encore
sans chamaillage de silences.
C'est parier sans compter
sur l'agilité des Modestiniennes,
leur capacité à déjouer les pratiques imbéciles.
Les commentateurs deviendront hors service
bien avant l'échappée belle des Modestiniennes.
Sur l'île de Modestine, on n'en a jamais fini
avec le cheminement des intelligences, à commencer
par le ras des pâquerettes.
Entrer en vibration avec l'autre
est le sport national en vigueur.
DOMINIQUE SORRENTE
Endoume, le 8 mars 2021
*
Marie-Françoise MONTEBELLO
Pourquoi ne pas imaginer le meilleur ?
Pourquoi ne pas imaginer le meilleur ?
Le pire fait tellement plus de bien parfois.
Le pire troue les oreilles, arrache les pas,
casse les mémoires, abrutit les journées.
Le pire vit au fond du bassin où j'imagine notre noyade.
Elle eut lieu dans une rivière en Norvège.
J'ai longtemps vécu au fond de ce bassin,
puis d'un seule coup de la pointe du pied,
une poussée inconnue m'est venue,
me faisant remonter vers le haut.
Le meilleur vivait là, tout seul, sur le rebord du monde,
sans aucune imagination.
Il m'a tendu une serviette éponge
et m'a souri.
Puis il m'a montré la couverture d'un carnet
à écrire. Il y avait ces mots d'Oscar Wilde:
j'ai les goûts les plus simples du monde.
Je me contente du meilleur.
Il m'a montré la couverture d'un carnet à écrire.
DOMINIQUE SORRENTE
Atelier au féminin en partenariat avec la fondation des femmes à la Cité Audacieuse
En coordination avec la Cité Audacieuse les Baladantes ont le plaisir de vous proposer un atelier d'écriture créative au féminin, en non mixité le 23 février 2021 de 18h30 à 20h En présence de Marie-Françoise Montebello qui vient de publier son dernier ouvrage
« La traversée des MacaroniEs »
Une histoire qui rend hommage au courage des femmes migrantes mais qui nous interroge également sur notre destinée et notre identité.
A travers ces portraits de femmes, nous irons goûter le fruit de nos souvenirs
De Maryam Simon
Le Fesenjoon--