Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Baladantes
17 novembre 2022

Balades-écritures à Uzès novembre 2022

IMG_20221111_142612

 

 

 

 

 

 

ATELIER D ECRITURE A UZES NOVEMBRE 2022

 

 

Uzès nous a accueilli   les bras ouverts durant ce week-end d’automne et a suscité des textes hauts en couleur de la part des participants du stage organisé par Florence Guichard présidente de l’association les Baladantes. 

La richesse du patrimoine, la beauté de la pierre , le marché du samedi, et la balade dans la Vallée de l’Eure ont été un enchantement. Voyager sur les traces de Gide Racine et Jean Louis Trintignant nous ont permis de vivre et revivre dans le temps passé, et nous ont entraînés vers des écrits forts créatifs .  Merci à Uzès et à ses habitants !                    Dom HEIL

 

 

Gérard Perrier, à Marseilleveyre, écrit sous les calcaires et les vents  de la mer,14 novembre 2022.

UN REPAS PANTAGRUELIQUE de Gérard PERRIER

C’est le jour de l’an. De la cuisine de ma grand-mère Adelina
,piémontaise à Toulon, viennent les odeurs des oignons grillés avec
les tomates de l’été du jardin familial conservées dans les grands
bocaux de verre.
Moins enveloppantes mais bien présentes viennent les effluves de
la pâte de farine ,pétrie puis roulée pour faire les ravioli fermés à la
main ,les uns après les autres.S’ensuivent les ondes de chaleurs de
la friture des tranches de polenta de maïs, le plat national du
Piémont.
Le grand père Ercole dit Ricou puis Henri en français,n ‘a pas oublié
le vin rouge de sa cave sous-terraine, ni le vin mousseux de son
village ,l’ Asti Spumante.
L’assemblée conviviale lève les verres : « A l’an ché vèn e se sian pas
plus che sian pas mèn  » en provençal . « A l’an nouveau et si nous
ne sommes pas plus nombreux que nous ne soyons pas moins
nombreux. » en français. Viennent les réjouissances des palais et
des cœurs ,exorcismes de la mort, agapé fraternelle. Plaisirs
pantagruéliques et foi dans la vie ensemble : les yeux brillent vers
les délices des sauces ,des arômes chaudes .Les papilles se
régalent.Le moine Rabelais a fait école à Montpellier et a écrit
contre les abstinences froides des ordres monastiques.
Gardons à l’esprit les anciennes et toujours actuelles célébrations
culinaires du monde Latin méditerranéen comme un refus joyeux
des restrictions punitives de tous les temps par les soi-disant
obligations économiques du marché-roi. Vivent les murmures
souriants des repas pantagruéliques !

 

ODE A L HUILE D’OLIVE de Gérard PERRIER


Cette invention des Anciens Grecs s’est diffusée par les champs en
damiers des oliviers inconnus jusque là en Gaule, par l’Empire
Romain. Les civilisations naissent par les échanges. Des pressoirs de
bois et meules de pierre coule cet or parfumé, âme de la cuisine
provençale.Encore un défi du temps.
Huile des petits fruits noirs de novembre , reste avec nous, lien
entre les générations ,sourire du temps !

 

 Un objet par Dominique HEIL

Mon baigneur m’a été donné lors du Noël de mes 4 ans. Le pere Noël l’avait déposé au pied de la cheminée de l’appartement de ma grand mère bien aimée.
Tout de suite je lui donnais le nom de Jean Paul .Cela présageait  il déjà tous les Jean que j’aimerai dans ma vie ?

Jean-Paul était un beau bébé, joufflu, potelé, et rieur. Sa barboteuse blanche avec des petits motifs bleus me plaisait beaucoup, mais très vite je demandais à maman de lui confectionner un manteau pour l’emmener se promener et c’est avec ravissement qu’elle lui confectionna un ravissant duffle coat rouge avec des brandebourgs de bois .
Je l’adorais et décidait peut-être à ce moment de travailler un jour dans la mode .

Mais ce que j’ai le plus aimé chez Jean Paul , ce sont les câlins. Le soir en m’endormant il chantait et murmurait le doux nom de maman!

Et c’était certainement le présage que le plus beau cadeau de ma vie serait la naissance de mon fils!

Oui Jean Paul a été à sa façon le messager de futurs bonheurs !!

 

LES SULFURES de Brigitte LASCOMBES

J'aime le verre pour sa légèreté, sa pureté, sa transparence, sa brillance et ses reflets.
Les sulfures déposent chez moi leurs touches solaires.
Leur ombilic renflé, à la douceur enfantine, suscite la caresse. Hommage à la tigelle incandescente du
verrier insuffleur de vie. Hommage à l'artisan promu au statut d'artiste. Hommage à la créativité.
Hommage à la beauté.
Je vagabonde, en quête de rêves colorés, au cœur des univers enchantés incrustés dans la matière.
Ici, c'est un volcan qui rougeoie. Bouillonne, en colère. Incruste de pépites d'or une plage lunaire aux
vagues fantasques. Une bulle ovoïde, libérée du magma primordial, vogue, sereine détentrice des secrets
originels.
Là, c'est l' étrange océan turquoise d'une lointaine galaxie dont l'écume crépite. S' évapore en fines
goutelettes de rosée. Capture l'éphémère. Retombe en pluie de gracieuses corolles.
Ces mondes clos m'ouvrent un chemin initiatique. Je pénètre dans l'imaginaire de leur créateur.
Les sulfures, de ci de là, s'assemblent, tout en ronds et déliés, telles les lettres d'un alphabet poétique pour
éclairer mon présent d'instants d'éternité.

 

ECRIT A UZES SUR UNE PLACE ENSOLEILLEE AU
DESSUS DU PARC DE l’ARCHEVÊCHE,  UN OBJET QUE J' AIME de Gérard PERRIER

( 13 Novembre 2022).
Mes sacs à dos ont accompagné ma vie. Depuis ma première nuit
sous une tente canadienne à l’âge de sept ans, dans un pré, au bord
d’un ruisseau. Un sac a à dos anti- angoisses avec ses poches où on
oublie et retrouve tout. Un sac protecteur des averses de neige
pour le passage des cols en altitude .Pour les repos de la tête quand
je m’allonge dans un alpage vert lors des marches sans fin dans la
Castille sur le chemin de Compostelle, « Campus stellae »,champ
des étoiles. .Rien ne remplace cet objet banal bourré de souvenirs
et de rêves.
Il m’est impossible de marcher sans ce balancement sur mes
épaules et dans mon dos ,de cet ami silencieux et bavard. Cette
chose de toile et de cuir et plastiques raconte mon histoire qu’il
connaît autant et même mieux que moi.
Sac à dos tu es le dépôt merveilleux de mes routes.


METIER IMAGINAIRE  de Brigitte LASCOMBE

LA COUTURIERE D' ARBRES

C'était une petite bonne femme, alerte, qui arpentait la Sainte Baume dont elle connaissait chaque recoin.
Elle caressait les écorces, avec amour, comme des tissus tour à tour rêches, souples ou soyeux. Et puis les
tissus, elle en connaissait un rayon vu son métier de couturière.
«Je taille, je coupe, je répare, je couds les fibres quotidiennement. Pourquoi ne pas exercer mes talents sur
les troncs endommagés? L' aiguille d'or, léguée par ma grand-mère au temps jadis, fera des merveilles. Au
temps, où les vieilles Singer à pédales ronronnaient encore dans les foyers, on traîtait chaque étoffe avec
soin.»
Au cœur du domaine préservé, vivait un chêne immense, millénaire, qui diffusait ses bonnes ondes aux
alentours. Les randonneurs venaient, de loin, pour apaiser leurs maux en entourant de leurs bras le tronc
de l' arbre médecin. Au fil du temps, trop sollicité, il dépérissait comme un ermite souffreteux. Les plaies
crées, par la violence des enlacements et les encoches des initiales incrustées par les amoureux,
saignaient.
«Je vais panser tes blessures de vieux grognard» affirma la couturière aux doigts de fée.
La petite bonne femme mit du cœur à l'ouvrage pour resserrer les lèvres béantes en souffrance. Son
aiguille d'or enduite de baume fit des miracles. Une sève nouvelle coula dans les veines de l'ancêtre
ragaillardi, vivifia ses racines, désaltéra son tronc vermoulu, reverdit ses branches assoiffées.
Le savoir faire de la couturière d'arbres fit des émules et sa réputation dépassa les frontières.
«Les arbres sont la vie, enseigna la soignante à la main verte, préservons l'avenir de la planète».
Depuis, les jeunes générations se forment à ce magnifique métier, rempli d'espoir pour le plus grand
bonheur de tous.

 

 

 UN METIER IMPROBABLE : VOLATILISATEUR DU TEMPS de Gérard PERRIER


C’est un matin d’hiver. Le feu dans la cheminée ronronne.
Arrive le fou furieux du quartier qui veut montrer ses talents. Il
parle , parle. Personne ne comprend. Il s’arrête. Silence. Il
s’approche d’un vieil homme de l’assistance de ce centre social. Il
gonfle ses joues et siffle comme un réacteur d’avion en partance
vers les volcans des îles Galapagos. Et voilà ce volatilisateur du 

temps sur le tapis volant des Mille et une Nuits devenu en quelques

secondes l’inventeur du merveilleux quand s’évanouit une fin de

vie sans sommeil ,quand soufflent les esprits des au-delà de nos
vies dans les bivouacs du désert. Quand souffle du Sud en Afrique
,l’Harmattan.

Ce vent qui apportera bientôt les écrits de ma vie à mes lecteurs
patients.

.

AVANT DE QUITTER UZES de Gérard PERRIER

Avant de quitter Uzès, je veux écrire sur cet insolite atelier d'écriture de novembre 2022. L'invitation souriante et stimulante de Florence, la fée des mots, les dédales des rues médiévales d'Uzès,l a mémoire d'écriture, les inventions impromptues, le cours d'eau ensoleillé du Gardon dans ses couloirs romains souterrains vers le pont du Gard pour les bains fastueux des grandes familles à Nîmes du temps de l'Empire.

Je pars d'ici avec un désir d'invention pour une vie autre. Oui l'alchimie des mots peut changer le cours du temps. 

 

AVANT DE QUITTER UZES de Brigitte LASCOMBES

Avant de quitter Uzes, je voudrais évoquer les oiseaux volants au faîte du ciel des murs de pierres sèches.
Blanches colombes, aux ailes rondes déployées, annonciatrices de paix au détour des ruelles. «Que les
luttes intestines ne soient plus, que l'espoir renaisse, donnons lui une chance» chantent-elles prêtes à
rejoindre leurs congénères du monde entier pour diffuser leur sagesse ancestrale.        « GIVE PEACE A CHANCE»

Avant de quitter Uzes, je veux garder bien ancré dans ma mémoire la chaleur du groupe, l'imaginaire des mots avec Racine, Gide, Trintignant, dans ce petit bijou de ville sans fausse note qui me ravie à chaque coin de rues. Des lieux inspirants pour se poser et écrire, l'esplanade de la cathédrale, le talus du canal ensoleillé dans la vallée de l'Eure, un jardin et son bassin en plein cœur de la ville dans l'hôtel particulier de Joëlle, l'appartement cozy de Dom aux couleurs vives, le bar de la cave de St Firmin avec sa vigne vierge rougeâtre courant le long de la tonnelle, les banquettes en skaï rouge de la villa Curti, la terrasse des filles des vignes, la maison de Dom où la littérature a rejoint la gastronomie en soirée

Un grand merci à tous les participants pour ces moments précieux  Florence GUICHARD

 

 

Avant de quitter Uzès, j'irai revoir la place aux Herbes qui ma accueilli le premier jour ou j'ai découvert cette ville-village.  J'irai prendre une assiette gourmande à la terrasse du Terroir,  bavarder avec Tom et Corinne, ses joyeux propriétaires et écouter les rires des enfants qui jouent autour de la fontaine                         de Dom HEIL

Avant de quitter Uzès, je voudrais garder en moi cette nouvelle découverte.  Le premier jour j'ai passé mon temps à guetter les signes de celle que j'avais connu il y a trente ans mais mon café favori était transformé, le personnel avait changé,  les visages connus avaient disparus, et puis je ne suis pas en pèlerinage                     d'Hélène GOZE

 

Avant de quitter Uzès, je veux parler de cette ruine en plein centre de la ville où de beaux chats ont élu domicile. Quel contraste avec ces magnifiques bâtiments qui l'entourent et pourtant cela ne les gênent pas, les chats.  Des bénévoles leurs apportent à manger et à boire donc survie assurée mais dès qu'on s'approche d'eux et qu'on les regarde dans les yeux on voit que les caresses manquent, ils ne connaissent que la lutte         de Cathy DUBOIS

 

 Avant de quitter Uzes, je veux parler de …Ce prétexte qu’elle a été, à la découvrir en s’accoudant sur ses remparts d’antan , nous laissant fantasmer tels des enfants ,(que l’on est un noble duc ou une duchesse) , foulant ses doux pavés ocres , dominant la cité du haut de ses innombrables tours, admirant vallées verdoyantes et petit marché pittoresque, caressant ses murs de pierres lisses et protecteurs , tel un cocon maternel , foulant ses charmantes ruelles où il fait bon de se perdre et de flâner, l’esprit libre…

Puisque avant de quitter Uzes , je sais, qu’aussi surprenante et attirante soit-elle, elle n’est finalement, que le majestueux lieu de rdv, d’une bande de farfelus  , férus d’écriture, qui s’est servie d’elle pour se retrouver le temps d’un week-end        d'Ingrid CERDAN

 

Avant de quitter Uzès, je voudrais dire que la beauté de cette de cette ville n’a d’égal que la beauté des âmes que j’y est rencontré.
Brigitte avec son accent chantant et ses sulfures alambiquées
Cathy, l’élégante du haut de ses longues jambes, avec son humour torride
Dom et ses merveilleuses manies qui sait garder le charme de l’accueil et la chaleur d’un lit tout dur
Gérard, bourru et attendrissant derrière ses contestations désuètes quand une consigne ne lui convient pas
Helène, que j’ai adoré découvrir
Claudine, ma maman, que j’admire pour la femme qu’elle a su devenir
Florence, notre mentor, qui a mené avec brio, ces trois jours de palabre
Gilles , généreux et bienveillant qui a su écouter nos rimes d’allégresse
George, discret et technique, qui se détache sans juger
Et bien sûr, ma sister, celle qui est le jour quand je suis la nuit, Ingrid, qui parle cash et qui dit les choses de la vie.
Vous êtes tous lumineux :)      de Fanny CONTENSOU

Avant de quitter Uzès, j’aimerais vous parler du Cacatoés de la Duchesse.Il aime, perché sur l’épaule de sa maîtresse, parcourir les rues étroites bordées de jolies petites boutiques. La pierre calcaire d’Uzés donne à la ville, au coucher du soleil, une couleur orangée inoubliable; La résidence ducale, les hôtels particuliers,  la Place aux Herbes, sont autant de marques du passé historique de la Cité.

Le cacatoès et sa duchesse adorent se rendre dans la belle maison de Dom pour prendre le Thé. Pendant que la Duchesse met Dom au courant des derniers potins, lui, joue à saute-moutons sur la pelouse. 

Vous savez ma chère, dit la Duchesse, nous avons eu la chance d’avoir Monsieur RACINE à notre table hier soir. C’est un homme charmant, mais un peu coquin.

A la fin du repas, le vin aidant, il a eu un petit égarement et m’a dit :

« Vous savez Duchesse, MES NUITS SONT PLUS BELLES QUE VOS JOURS »                             Claudine LECLERC

 

IMG_20221111_142612

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 2 500
Publicité