Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Baladantes
24 mai 2022

Sortie à la voile du printemps

Françoise PRAX

Les gens de la mer

C était 1 ancien pêcheur, très bon mécanicien. Il arpentait souvent les quais de mon village préféré. Il portait 1 tricot rayé bleu et blanc, toujours le même. Il n avait jamais froid. Été comme hiver, il était vêtu léger. Il était très reconnaissable car il boitait 1 peu. Il avait 1 jambe plus courte, et avait ce petit dehanchement qui ne le perturbait pas plus que cela. Mon père le croisait fréquemment et il avait l habitude de monter sur le «Gin Fizz», notre petit voilier sans voile. Mon père avait réalisé son rêve de naviguer sur la mer dans la baie de Cassis. Le temps lui manquait et il n avait pas pu apprendre à faire de la voile. Donc, nous naviguions au moteur. Frédéric, le mécanicien de bateau vérifiait le moteur chaque fois que nous avions décidé de partir en mer. Mon père qui avait sympathisé avec Frédéric, lui demandait toujours la météo. Et l ancien pêcheur ne se trompait jamais. Il faisait presque parti de la famille, et nous étions très heureux quand il nous affirmait que tout était OK. Ça y est, c est le départ !! On allait passé 1 bonne journée sur le bateau !! Nous avions juste 1 peu peur, les trois enfants de passer à côté du rocher pointu, triangulaire, à l aplomb de la falaise rouge, qui se nommait «la pieuvre». Frédéric nous avait indiqué l endroit précis, et j imaginais à l époque, d énormes et immenses créatures logeant à la base de ce rocher, dans le bleu sombre presque noir de la mer.

 

Gérard PERRIER

VOILE, POESIE, MUSIQUE sur le « KYORA » .

NAVIGATION COUCHER DE SOLEIL –PLEINE LUNE DIMANCHE 15 MAI 2022.

Du port de SAINT MANDRIER en face du port de TOULON jusqu'au cap Brun à l’EST de Toulon ( de 14h à 22h ,avec huit amoureuses et amoureux des
rencontres littéraires avec lecture à voix haute,celle qui fait s’envoler les mots.)


A bord d’un voilier de 13 m dont le capitaine GEO a 40 ans d’expérience de
navigation .
Organisé par FLORENCE GUICHARD fondatrice et animatrice de l’ATELIER D’ECRITURE de l’association LES BALADANTES
(https://www.lesbaladantes.com/ ).


1-A PARTIR D’UN POEME DE BAUDELAIRE : « Homme libre toujours tu chériras la mer ».

Le thème d’ écriture : LA MER CE N’EST PAS SEULEMENT…

La mer ce n’est pas seulement l’eau , ce sont des histoires :

celles de l’immensité, celles de l’horizon à l’infini
Celle d’une ligne mystérieuse où tant et tant de marins sont passés.
Celle des effondrements géologiques entre les continents et autres
formations calcaires de Provence , voici des millions d’années en
Méditerranée, mer au milieu des terres, mer coupure et trait d’union
ensemble.
On ne finira jamais de méditer sur la mer , celle des rêves ,celle des arrivées
et des départs ,

2

Mer des oublis et des recommencements comme toutes les mers, dessinant
sur le globe terrestre la carte des eaux mouvantes, celles des chœurs des
peuples frères.

2/ « Je cueillerai la mer et je te l’offrirai… » (Au creux d’un coquillage…)


Au creux d’un coquillage , mes lèvres ouvertes disent des sons amoureux,
Ceux du Taj Mahal pas loin du Gange, là ce palais moghol de
Shah Jahan à la mémoire de son épouse Mumtaz Mahal, où l’amour fut plus
intense que le loi du clan.
Au creux d’un coquillage, je te dis ce qui compte plus que tout.
Ni bijoux, ni palais, ni fortune ne sont au rendez –vous dans ce coquillage
oublié sur le passage des vents.
Dans ce coquillage on trouve les mots qui sauvent de la banalité , des ruses
et de la mort.


3/Les gens de la mer (portait descriptif).


Tous mes ancêtres paternels furent des marins militaires basés à Toulon.
Justement là où nous naviguons.
Mon grand père, PAUL PERRIER, que je n’ai connu que par la transmission de
son fils, MARCEL, mon père, était un marin singulier. Il était musicien de la
Musique des Equipages de la Flotte , avec un instrument à vent de grande
taille ,le soubassophone ,apparenté au tuba contrebasse. PAUL, disait son
épouse ma grand-mère Baptistine que j’ai connue, «  ne passait pas par la
porte » à cause de sa haute taille. Il faut dire enfin que cette lignée paternelle
était faite d’agriculteurs modestes, originaires des environs de RONCHAMP,
en Haute -Saône (FRANCHE COMTE, région frontalière de la Suisse et très
voisine de l’Allemagne) jusqu’à la fin du 18 ème siècle. Un François PERRIER, fut
contrôleur de la teneur en cuivre des monnaies du Roi, employé par la Ferme

3

Royale de Ronchamp-pouvoir régalien de l’Etat de battre monnaie-
.l’administration fiscale d’alors…et mon fils est inspecteur des Impôts !
Il quitta sa région natale en 1801,on ignore pourquoi, et s’établit à Toulon
Son fils devint Lieutenant des Douanes dans l’île de Porquerolles. (recherches
de Marcel mon père vers la fin de sa vie dans les registres paroissiaux puis
d’Etat Civil avec l’aide d’associations spécialisées ).Un Perrier fut chevalier de
la Légion d’Honneur sous le Second Empire (1852-1860).
Paul Perrier donc (né en 1880 à Toulon , décédé seul , près de Gap en
1935,dans la famille de Baptistine ,son épouse, originaire du Champsaur dont
il restaurait la peinture des murs d’une de leurs maisons. Je l’ai vue : Marcel
me la montra, près du hameau de Chauvet à 1 km sous le col Bayard .
Cet homme n’a pas le regard d’un baroudeur sur les photos , mais celui d’un
artiste mélancolique. Un rêveur peu bavard disait mon père, habitué comme
il l’était aux longs sillages d’écume de l’étrave du bateau solitaire à travers les
mers lointaines de l’empire colonial français d’alors.
Qu’ai –je hérité de cet homme sensible , timide ? Ce sont ses parents, son
père , sous officier de la Marine qui lui trouvèrent épouse, ma grand-mère
Baptistine ,femme pauvre ,orpheline, bonne à tout faire du curé du quartier à
l’âge de 8 ans , chez le chanoine Bouisson, dans son quartier du Forgentier à
Toulon ,pas loin de là où je naquis. A quoi pensait Paul sous les grandes
voiles des frégates royales ? Lui qui démissionna de la Marine car il devait
repartir en mer pour deux années de navigation alors qu’il venait d’arriver à
bon port… il erra au chômage puis mourut sur les hauteurs de Gap.
Sa musique ne fut pas qu’une rineban belle des marches militaires. Liée au
balancement des flots ,au sel des vents, aux harmonies languissantes des
chaleurs équatoriales .Celles que j’ai connues sur les côtes de Guyane en
pensant à ce vagabond marin en uniforme, mon grand père !


4/ UN SILENCE SE FIT SUR LE DECLIN DU JOUR..


Ce fut un moment exceptionnel : la mise en commun des écritures de ce que chacun est au fond de lui-même.

Paroles poétiques de cet atelier animé par Florence sur le bateau de Georges.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 2 489
Publicité