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Les Baladantes
7 octobre 2014

Les métiers imaginaires dont rêvent les écrivains d'Auroville

ARLET

LA FEE DANS LE TABLEAU 
Un grand tableau
Aux dimensions demesurées 
Hors norme et plutot dans les trop 
Etait majestueusement posé 
Sur un support bien carré 
Aux proportions déterminées .....
Au dedans 
Ds son infiniment grand 
Mêlant le bleu du ciel 
Dans le brun couleur miel,,,
Une tranparence laissait paraitre
Un filet de lumiere fin a son fete ....
Perdue dans cette image 
Je me laissais aller a l'ouvrage 
De sentir les couleurs 
au plus profond de mon labeur..
Le pinceau a la main 
Je me lançais au petit matin
Pour une nouvelle touche de cepia
Qui soudain m'entraina
Dans une douce meditation 
Avec ....passion 
A mon reveil....
De cette brève errance
J'allais alors avec merveille 
Mêler le jaune à outrance ....
Quand soudain apparut 
Là ...Devant moi 
Minuscule comme un pois 
Une fée entièrement nue 
Aux douceurs angevines 
Et à l'allure  caline ..
Une baguette ,,,de la main 
Elle agitait 
D' un doigt malin 
Elle tournoyait ........
Ses petits seins fragiles 
Se gonflaient soudain graciles 
Et devenaient presque agiles 
De rondeur 
D'apesanteur ...
Elle avait un sourire d'enfant
Et clignait de son oeil savant 
En me regardant ..
Surprise et réjouie a la fois 
De voir une fée devant moi 
Se transformer en campanule 
faire des arabesques et des bulles
Avec sa bouche en forme de fleur 
Elle lança ,,,dans ma torpeur ....!!
Je suis ici ...n'ait aucune peur ...!!
Je vais finir ta toile 
En y mettant un léger voile 
dans une envolée lyrique
Sur un fond de ton brique ...
Alors , je lui passais mon pinceau 
Et en un tour de main 
Le décor devint plus beau 
Qu'un champ de jasmin ..
On s'est quitté 
Sur un baiser 
Enchantée;
De cette douce fée..
GILDO
Le ciseleur de bananes !

Le ciseleur de banane n'est pas un des plus vieux métier du monde comme la fille de joie dans sa maison close ou sur le trottoir. Non, il est même relativement récent puisqu'il est né suite à la publication, il y a quelques années seulement, des directives européennes relatives à la forme que doivent impérativement avoir les fruits et légumes commercialisés sur le marché européen.  La courbure standard de ces deux produits définie avec la précision de l'horloger suisse concerne non seulement les bananes mais aussi les concombres, les aubergines et autres courgettes.

 

Ces ciseleurs de fruits et légumes arpentent donc quotidiennement au milieu de la nuit et par légions  les allées du méga-marché frais de Rungis dans la banlieue parisienne. Efficacité oblige, chacun normalement est spécialisé dans soit un fruit soit un légume, rarement un fruit et un légume ou deux fruits ou deux légumes…

 

Ce métier n'est pas rémunéré. Chaque ciseleur doit récupérer les déchets de son ciselage pour en faire d'excellentes compotes, confitures ou autres fruits confis et des plats cuisinés comme les soupes juliennes ou encore des pizzas végétariennes sans oublier les jus exquis de fruits ou de légumes.

 

Les ciseleurs les plus doués et entreprenants arrivent à faire fortune, des fortunes parfois colossales qu'ils se gardent bien de réinvestir dans le commerce des fruits et légumes. Ils préfèrent investir en bourse et acheter des actions Total, Facebook, Microsoft et que sais-je encore. Ils s'entourent de gestionnaires de fortunes compétents , le plus doué et très prisé n'étant autre que DSK Investment Bank.

 

Les héritiers de ces ciseleurs ne pensent pas à faire le métier de leur père préférant des activités plus prestigieuses et encore mieux rémunérées comme les nez créateurs de parfums, stylistes de mode et chirurgiens re-modeleurs de seins ou recouvreurs de virginité.

 

 

 

ROBERT
                                                                                 
 LE PLONGEUR DE TOISONS

Il existe de vieilles légendes qui remontent si loin dans les temps anciens qu’il fallut creuser plus de mille mètres dans le sol de ce que l’on appelle aujourd’hui la Nouvelle Terre des Confins du Grizzly et encore cette excavation n’en était que le fastidieux préambule puisque encore fallait-il y reconnaitre et classer laborieusement les écrits et pièces éparses qui aujourd’hui donnent vie à la légende du « Plongeur de Toisons ».

En ces temps plus qu’anciens, les populations d’alors vivaient sous un système très élaboré de castes comme aujourd’hui on en voit encore dans certaines contrées non encore complètement acquises aux bienfaits de la structure consommaticopolitique en vue de l’éparpillement des consciences enclavées, communément appelé SCECE.

Revenons à nos moutons puisqu’ il s’agit ici bien sûr de toisons. De cette ancienne société des Confins du Grizzly il faut retenir une réalité ixexpugnable, c’est à dire le climat, cela se passait dans l’Eocène, autre formulation pour dire Ere Glaciaire et le rôle du Plongeur de Toisons n’en était que plus important. Vu le climat qui y régnait, chacun des citoyens devait se revêtir une toison chaque matin qu’il honorait, il ou elle devait donc s’affubler du haut vers le bas et de droite à gauche, sans oublier du devant vers l’arrière, d’une épaisse toison de mouton préhistorique communément appelé Excoteletterus.

Imaginez une population qui déambule au petit matin dans les rues de la bourgade tous vêtus de toisons semblables, blanches et épaisses, cela ressemble à s’y méprendre à un troupeau , ne croyez-vous pas ?

Sous l’impulsion d’un souverain dont la légende court encore sous terre, Ovin le dixième, fut créée la caste des Plongeurs de Toisons, ainsi selon le rôle de chacun il était assigné une couleur et certaines vertus correspondantes à la toison revêtue et les Plongeurs étaient devenus au fil du temps les maitres invétérés des vertus toisoniques. De savants mélanges d’herbes, de poudres enchantées et de minéraux rares étaient utilisés lors des trempages qui parfois pouvaient durer quelques années.

Ainsi le rouge était réservé aux gardiens de l’ordre appelés aussi les Gallus Coercitus. Outre le blindage de leurs toisons, la couleur les protégeait de certaines conséquences fâcheuses  lors de la répression de certaines manifestations des sous-classes, telles le déversement de liquides organiques qui ne venaient en aucun moment ternir la digne robe des matamores publics.

Et ainsi de suite, étaient consacrées ensemble couleurs et occupations par la Guilde des Plongeurs de Toisons.

( Prochain épisode :  La Schroumpfette Polaire )
TAJ

Un métier imaginaire
Enfant, j’ai connu un homme étrange, dans une ville pas très loin d’ici, au coeur
d’une cité dortoir, de l’une de ces banlieue retirées au visage gris que l’on trouve à la
périphérie de nos grande villes et qui sentent bon le mérite, le prolétariat et la Harissa.
Son accoutrement qui était sans équivoque celui du genre masculin me fais dire “ un
homme ”. Mais en seconde observation on remarquait la figure élancée, la finesse des
articulations, le port de tête, les pommettes hautes qui encadraient des yeux doux et
surtout les mains blanches longues et fines qui auraient tout aussi bien pu faire penser
qu’on avait a faire à une femme. À moins qu’il ne ce soit s’agit de l’un de ces êtres
rares et singuliers à qui la nature à fait don des deux sexes.
Sous une redingote noire élimée, qui jadis avait dû connaître les feux de la rampe, se
trouvait un vieux tricot de coton gris dont la capuche était en permanence relevée sur
la tête et qui déclarait U.C.L.A. en grosses lettres au pourtour blanc et angulaire. Des
jeans fendus aux genoux bien avant que ce ne soit chic tirbouchonnaient aux chevilles.
Pour finir des chaussures de ville noires a bout carré, un petit peu trop grandes, et qui
avait probablement, dans leur vie avant les Emmaüs, arpenter la moquettes des bureaux
du centre ville. Voici les oripeaux dont il se revêtait et c’est pourquoi je continuerai a
l’appeler “ il ”.
Il, donc, poussait devant lui un chariot de super-marché rouillé avec une roue folle et
dans lequel se trouvait un bric a brac incohérent. Je pouvais y apercevoir une collection
d’objets hétéroclites. Un tube au néon, une râpe à fromage, du câble électrique, un
rouleau de papier à tapisser, une louche, une paire de tenailles, un tutu, une chaîne
d’arpenteur, des patins à roulettes, une vieille guitare écaillée à laquelle manquait deux
cordes, une balance portant une mention rouge en lettres cursives : Charcuterie Bonnot,
une batterie de voiture, des échasses, des béquilles, quelques magazines coquins, une
plaque bleu roi sur laquelle on pouvait lire : Rue du lac – Vème arrondissement. Voilà
certain des objets que j’arrivais a distinguer dans cet amas disparate et dont mon regard
n’a jamais pu sonder les profondeurs.
J’avais douze ans, nous nous étions lié d’amitié et j’avais pris pour habitude de
l’escorter dans ses pérégrinations quotidiennes aussitôt que ce sacré Charlemagne
m’en accordait le loisir. Tous les jours, il couvrait des kilomètres d’une marche lente
et calme sans se préoccuper du chaos environnant, et sans non plus se soucier que je
le suivisse trois pas en retrait. Il arrivait qu’il s’arrêta pour un motif incompréhensible.
Soudainement il restait là suspendu dans sa marche, les yeux fixés sur quelqu’un ou
quelque chose qui accaparait tout son être sans que je ne sois jamais arrivé a distinguer
ce que ce fut. Le plus souvent les causes de ses détours ou de ses haltes étaient limpides.
Je l’ai vu aider de vieilles dames à traverser la rue. Je l’ai entendu raconter l’histoire

de la culotte à deux trous à des pompiers exténués, noir de suie. Il était généreux de

petits gestes ; refaire un lacet, sourire a un gendarme, faire une marelle en portant la

petite africaine paraplégique de la tour C dans les bras, ou encore redresser in extremis
la main d’un enfant distrait quand la boule de glace allait s’échapper du cornet. Une
fois même je l’ai vu recoudre un bouton rouge sur le manteau bleu d’un petit garçon.
Il arrivait qu’il s’arrêta plus longtemps pour tenir un moment la main d’un vieillard au
regard vide qui débordaient de larmes. Sa journée n’eut pas été complète sans une visite
à la petite mémé assise sur une chaise pliante dans un recoin du centre commercial.
Chaque jour il venait lisser ses cheveux blancs, lui murmurer des douceurs à l’oreille
et chaque jour sans faillir il l’embrassait tendrement sur le front avant de s’absenter.
Un jour nous avons rencontré une fillette d’une huitaine d’années qui sanglotait à
chaude larmes, assise sur les marche du perron de la tour où elle habitait avec ses grandparents.
Tous dans la cité connaissait l’histoire tragique de cette enfant. Quinze jours
plus tôt elle avait été faite orpheline dû au mauvais fonctionnement cruel d’un passage
à niveau automatique. La Renault 4 de papa, maman, n’avait pas fait le poids face à
la masse d’un train lancé à toute vitesse. La pauvrette n’en pouvait plus de sangloter,
elle venait de perdre son ballon jaune, un cadeau que ses parent lui avaient fait pour la
consoler de l’abandonner pour un jour à la garde de ses grand-parents, ce jour maudit
qui n’en finirait jamais. Assis à coté d’elle sur les marches, une larme a roulée sur la
joue de mon compagnon lorsqu’elle lui racontait son chagrin. Il y eu un flottement
incertain et pour la première et dernière fois j’ai vu mon ami affligé du visage de la
désolation. Finalement une lueur se format au fond de ses yeux qui se transforma en
étincelle. Il prit la fillette par la main et l’emmena sur le toit de l’immeuble. Là, allongés
à plat dos sur le gravier du toit, ils devisèrent sans se presser de toutes les formes qu’ils
apercevaient dans les nuages au dessus d’eux. Enfin ils virent passer les parents de
l’enfant qui jouaient à se lancer le ballon. Je crois même qu’ils échangèrent des signes
de la main. Finalement ils redescendirent avec des hurlements de joie. Ils franchirent
la porte du rez-de-chaussée, l’angelot juché sur les épaules de mon camarade riant à
gorge déployée, tandis qu’il sautillait en esquissant des pas de samba.
Une fois nous discutions des choses importante de la vie assis sur un muret au abords
d’un terrain vague. Nous échangions sur la couleur du vol des oiseaux, le souffle
des feuilles qui poussent, le sommeil de la terre glaise, le poids d’un sourire. Nous
avions d’autres considérations tout aussi essentielles : la musculature du vers à soie, la
longévité des câbles d’ascenseur, le système de refroidissement des volcans ou encore
le quotient intellectuel du Président de la République. Nous parlions a l’infini et nous
nous amusions beaucoup. Pourtant un jour je gaffais, je lui posait une question sérieuse :
« Que fais-tu pour survivre ? » lui demandais-je.
« Comme tu y vas mon jeune ami ! Me rétorqua-t-il aussitôt. À t’entendre on pourrait
croire que la vie est une épreuve qu’il nous faut surmonter, dont il faudrait survivre.

Sache, frère, que la vie se passe parfaitement bien de moi ou de toi. La Vie se charge

de vivre, moi je n’ai rien d’autre à faire que d’être. »

Cette réponse sibylline ne satisfaisait pas ma curiosité, j’insistais :
    « Oui, mais je voulais dire, quel est ton travail ? »
Un sourire frondeur illumina son visage et il me répondit en me baignant d’un regard
chaud et pénétrant :
     « Je suis l’assommeur de soucis, le bousilleur de chagrin, le démolisseur de tristesse,
le flingeur de cafard, l’étrangleur de douleur, le refroidisseur de larmes, le pourfendeur
de contrariété, le zigouilleur de mélancolie »
Il se mit a fredonner :      Donnez moi vos chagrins,
                                     Je vous rends des lapins.
                                     Lancez moi vos soucis,
                                     Je les tourne en ouistitis.
                                     Offrez moi vos malheur,
                                     J’en ferais de la crème au beurre.
Peu de temps après cette conversation il s’évapora à jamais. Il sortit de ma vie comme
il y était entré sans fanfare ni violons. Au cours des années j’ai gardé un bleu au coeur,
sondant le rôle qu’avait pu jouer ma question indiscrète dans la disparition de mon ami.
Aujourd’hui l’adulte que je suis devenu en arrive à se demander si j’ai vraiment
connu cet être exceptionnel ou si mon imagination d’enfant en créa la forme et la
présence pour m’évader de ce quartier triste et opprimant. Cela se peut. Mais ma
mémoire s’embrume et je ne suis plus sûr de rien.
Ce qui reste c’est un exemple, une inspiration, une aspiration et la conviction profonde
qu’un sourire aide mieux qu’un conseil, une caresse soigne mieux qu’une potion.
                       Déroulez vos désespoirs,
                       En voilà des perchoirs.
                       Étalez vos douleurs,
                       Ce sont des crayons de couleurs.
                       Envolées vos peines,
                       On en a fais des baleines.
….

 

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